Loi Carrez vs surface habitable : différences clés
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Xavier Revel
- 01 Jul, 2025

Vous avez sûrement déjà été perplexe devant les termes “loi Carrez” et “surface habitable” dans une annonce immobilière. Quelle est la différence et l’importance de ces mesures dans une transaction ? Découvrez comment ces calculs distincts influencent la valeur de votre bien et quels espaces sont pris en compte ou exclus dans chaque cas.
Sommaire
- Qu’est-ce qui différencie la loi Carrez de la surface habitable ?
- Comment calculer correctement ces deux types de surfaces ?
- Quelles obligations légales s’appliquent à ces mesures de surface ?
- Quel impact ces mesures ont-elles sur les transactions immobilières ?
Qu’est-ce qui différencie la loi Carrez de la surface habitable ?
La loi Carrez (loi n°96-1107 du 18 décembre 1996) définit la superficie privative des biens en copropriété, tandis que la surface habitable est encadrée par la loi Boutin. La différence principale réside dans les espaces pris en compte pour chaque calcul, influençant directement la valeur marchande d’un bien selon le Crédit Agricole.
Comparaison des principales différences entre la loi Carrez et la surface habitable (loi Boutin)
Caractéristique | Loi Carrez | Surface habitable (Loi Boutin) |
---|---|---|
Type de surface | Surface privative | Surface habitable |
Champ d’application | Habitations en copropriété | Tous types d’habitations |
Hauteur minimale prise en compte | 1,80 mètre | 2,20 mètre |
Inclusion des combles aménagés | Oui | Oui |
Inclusion des combles non aménagés | Oui | Non |
Inclusion des sous-sols (hors caves et garages) | Oui | Non |
Inclusion des vérandas et loggias | Oui | Non |
Inclusion des balcons, terrasses et parking | Non | Non |
Exclusion des murs, cloisons, escaliers | Oui | Oui |
Marge d’erreur tolérée | 5% (au bénéfice du vendeur) | 5% (au bénéfice du bailleur) |
Conséquence d’une erreur > 5% | Réduction du prix de vente | Réduction du loyer |
Délai pour agir en justice | 1 an à partir de la signature de l’acte authentique | 4 mois suivant la demande de diminution du loyer |
Obligation légale de mention | Promesse et acte de vente | Contrat de location |
Responsabilité en cas d’erreur | Vendeur (ou diagnostiqueur) | Bailleur (ou diagnostiqueur) |
La loi Carrez inclut des espaces comme les combles non aménagés, les sous-sols (hors caves et garages), les vérandas et les loggias, à partir de 1,80 mètre de hauteur. La surface habitable se limite aux pièces de vie principales avec une hauteur minimale de 2,20 mètres. L’aménagement de combles modifie leur inclusion dans les deux mesures, influençant la valeur du bien immobilier.
Comment calculer correctement ces deux types de surfaces ?
Comment mesurer précisément la surface selon la loi Carrez ?
La surface Carrez correspond à la superficie privative des planchers clos et couverts d’un bien en copropriété, mesurée à partir de 1,80 mètre de hauteur. Les murs, cloisons et escaliers sont déduits du calcul.
- Surfaces avec hauteur sous plafond inférieure à 1,80 mètre
- Loggias non fermées
- Balcons et terrasses
- Annexes comme les caves, garages et jardins
Les caves non aménagées ne sont pas prises en compte dans la loi Carrez, mais peuvent contribuer à la surface habitable si rénovées. Les lots annexes et espaces avec hauteur variable nécessitent une expertise pour éviter les erreurs de plus de 5%.
Quelle méthode pour déterminer la surface habitable d’un logement ?
La surface habitable s’obtient en additionnant les pièces d’habitation avec une hauteur supérieure à 1,80 mètre. Les combles aménagés sont inclus, contrairement aux combles non aménageables, selon l’article R. 111-2 du Code de la construction et de l’habitation sur Légifrance.
Les chambres, salons et cuisines sont intégrées, mais les espaces sous 1,80 mètre, les sous-sols non aménagés et les vérandas sont exclus. Cette différence explique pourquoi la surface habitable est généralement inférieure à la surface Carrez.
Quelles sont les erreurs courantes lors du mesurage de ces surfaces ?
Les confusions entre loi Carrez et surface habitable conduisent à inclure des espaces non éligibles ou à négliger les critères de hauteur. Les erreurs de plus de 5% peuvent entraîner des réductions de prix ou de loyer.
Pour éviter ces erreurs, il est conseillé de vérifier les mesures avec des outils précis et de faire appel à un diagnostiqueur certifié. La responsabilité du vendeur ou du bailleur est engagée en cas d’inexactitude, avec des conséquences juridiques et financières potentielles.
Quelles obligations légales s’appliquent à ces mesures de surface ?
Que doivent respecter les vendeurs de biens en copropriété ?
La loi Carrez oblige les vendeurs à mentionner la superficie privative dans l’acte authentique. Cette obligation s’applique aux biens en copropriété d’au moins 8 m². L’absence de mention entraîne la nullité de la vente.
Les vendeurs doivent indiquer la surface Carrez dans la promesse de vente, le compromis et l’acte définitif. L’acheteur dispose d’un mois après la signature pour agir en cas d’omission. Pour une erreur de plus de 5%, le délai d’action est porté à un an.
Quelles conséquences d’une erreur de mesurage de la surface privative dans une transaction immobilière ?
Une erreur de plus de 5% sur la surface Carrez donne droit à une diminution du prix. Le vendeur et le diagnostiqueur peuvent être tenus responsables de l’erreur. Les frais de notaire sont recalculés.
L’acheteur dispose d’un an pour demander une réduction proportionnelle à l’écart constaté. L’absence de mention de la surface dans l’acte de vente annule la vente. Une erreur inférieure à 5% n’ouvre pas de droit à réduction.
Que prévoit la loi Boutin pour les contrats de location ?
La loi Boutin impose la surface habitable dans les annonces et contrats de location. Cette obligation concerne les logements loués vides pour une résidence principale. Elle exclut les locations saisonnières ou secondaires.
Les bailleurs doivent respecter une surface minimale de 9 m² avec une hauteur de 2,20 mètres ou un volume de 20 m³. Les annonces doivent indiquer la surface habitable en mètres carrés, avec les éléments pris en compte dans le calcul. En cas de doute sur les mesures, il est recommandé de faire appel à un diagnostiqueur immobilier certifié pour établir un métrage précis et conforme à la réglementation.
Analyse des recours des locataires en cas d’erreur de surface habitable et impacts sur le calcul du loyer et des charges
En cas d’erreur supérieure à 5%, le locataire peut demander une réduction de loyer dans les quatre mois suivant la prise d’effet du bail. La diminution s’applique rétroactivement si la demande intervient dans les quatre mois.
Les charges locatives peuvent être revues à la baisse si elles sont calculées au prorata des surfaces. L’absence de mention de la surface habitable dans le bail donne droit à une diminution de loyer. Les recours s’appliquent aux baux signés après le 24 mars 2014.
Quel impact ces mesures ont-elles sur les transactions immobilières ?
Comment ces surfaces influencent-elles le prix de vente d’un bien ?
Les surfaces Carrez et habitable déterminent la valeur marchande d’un logement. La loi Carrez, obligatoire en copropriété, inclut les combles aménagés et les sous-sols, tandis que la surface habitable valorise davantage les espaces de vie. En Île-de-France, un mètre carré se négocie en moyenne 9 922 €, contre 3 300 € en Province.
Les non-habitables, comme les garages ou balcons, peuvent représenter jusqu’à 25 % du prix au mètre carré si aménagés. Les agents immobiliers privilégient la surface Carrez pour les lots en copropriété, garantissant une comparaison fiable. Les maisons individuelles, non soumises à cette loi, sont évaluées à travers leur surface habitable et leurs annexes aménagées.
Étude des différences de valorisation entre espaces comptabilisés dans la loi Carrez et la surface habitable dans différents marchés immobiliers
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, un bien avec combles aménagés voit son prix grimper de 10 à 15 %. Les sous-sols aménagés ajoutent 5 à 8 % de valeur, contre 3 à 5 % pour une véranda isolée. Les professionnels appliquent des coefficients : un balcon compte pour 50 % du prix au mètre carré habitable.
Les marchés régionaux varient : en Bretagne, un mètre carré Carrez vaut 2 800 €, contre 4 500 € à Lyon. Les lots annexes (caves, places de parking) sont valorisés à 30 % du prix moyen du quartier. Les erreurs de surface, comme un Carrez inférieur de 6 %, entraînent une réduction proportionnelle du prix.
Quelles sont les conséquences d’une erreur de mesurage pour les parties ?
Une erreur supérieure à 5 % sur la loi Carrez ou la surface habitable engage la responsabilité du vendeur. L’acheteur peut demander une réduction du prix dans l’année suivant la signature. Les frais de notaire sont recalculés. Pour un bien de 180 m² annoncés à 470 000 €, une erreur de 23,59 m² entraîne un remboursement de 32 970 €.
Les recours nécessitent un notaire pour une procédure amiable ou un avocat en cas de litige. Un diagnostiqueur vérifie l’exactitude des mesures. Les professionnels appliquent des décotes : 30 % pour les combles non aménagés, 50 % pour les balcons. Les surfaces non habitables, bien que non réglementées, restent des atouts négociables.
Les différences entre loi Carrez et surface habitable influencent directement la valeur et la légalité d’un bien. En clarifiant ces mesures, vous sécurisez votre achat ou votre vente. Un diagnostic précis, réalisé par un professionnel, évite les erreurs coûteuses : mieux comprendre ces règles, c’est mieux vendre, acheter ou louer.
FAQ sur la loi Carrez
Est-ce que les placards sont compris dans la loi Carrez ?
Les placards sont pris en compte dans le calcul de la surface loi Carrez si leur hauteur sous plafond est d’au moins 1,80 mètre et s’ils sont au même niveau que le sol de la pièce. La superficie privative est mentionnée dans les documents de vente d’un lot de copropriété.
La loi Carrez s’applique aux biens en copropriété, et le mesurage est valide de manière illimitée, sauf en cas de travaux modifiant la surface privative. En cas d’erreur de plus de 5%, l’acquéreur peut demander une restitution proportionnelle du prix de vente.
Est-ce qu’une pièce sans chauffage est surface habitable ?
Non, une pièce sans chauffage n’est généralement pas considérée comme surface habitable. Selon le code de la construction et de l’habitation, les pièces doivent être chauffées par une installation fixe pour être incluses dans le calcul.
De plus, ces pièces doivent avoir une hauteur sous plafond minimum de 1,80 mètre. Les pièces exclues du calcul de la surface habitable incluent les caves, sous-sols, terrasses, balcons, combles non aménagés, remises et garages.
Est-ce que la buanderie compte surface habitable ?
Une buanderie fait partie de la surface habitable d’un logement si elle remplit deux conditions : une hauteur sous plafond d’au moins 1,80 mètre et un accès direct depuis l’intérieur du logement.
La surface habitable est définie comme la surface de plancher construite, après déduction des surfaces occupées par les murs, cloisons, marches et cages d’escaliers. Les combles non aménagés, caves, sous-sols et autres dépendances ne sont pas pris en compte.